Pour solidariser les rail avec les montants métalliques de la structure stil, il existe 3 méthodes : les vis placo (méthode bricoleux), le sertissage (avec la pince adéquate), et le rivetage (avec les rivets et la pince adéquate). Je les ai testé dans cet ordre. Le coût est ici un paramètre totalement négligeable (même si j'ai râlé comme un fou contre les marketeux de casto dans une news précédente). Si je devais mettre à chacun une note de 1 à 5 sur les aspects rapidité/travail propre/solidité, ça donne : vissage 2/1/3, sertissage 5/5/2, rivetage 1/5/5. Et vu que les deux derniers paramètres sont de loin les plus importants, devinez ce que fait bibi en ce moment ... Ben il s'escrime à percer/riveter avant de mettre les plaques. Rivets de 4,8x12 (percer à 5mm de diamètre, du bien costaud comme on les aime : même avec mon gabari et la poigne de tennis man, au bout de quelque heures de perçage/rivetage ça fatigue bien. J'aurai pu faire plus léger, mais je préfère assurer. Là au moins j'aurai pas besoin de mettre des vis dans les angles des plaques, c'est du solide.

Autre point : aujourd'hui devait venir eurotravaux (pour pas les nommer ; pas de majuscule, ils le méritent pas) afin qu'ils réparent (très partiellement) ce qu'ils avaient fait. Ca va être long donc je vais resituer l'historique : c'est la seule entreprise qui est intervenue sur mon chantier. Tout le reste c'est moi qui ai fait (avec des fournisseurs divers et variés, des équipements adéquats etc). Ils ont fait la charpente, la pose des panneaux de toiture euromac2 de 23cm d'épaisseur, la pose des tuiles, des planches de rives et la gouttière. Ils ont quasiment TOUT fait pendant la semaine où je devais être absent (mariage de mon frangin dans le sud). Des créneaux pour venir sur chantier ils en avaient plein, mais ils ont bien repéré celui là c'est évident, sinon ils auraient pu compter sur ma présence permanente.
La charpente je l'ai déjà reprise pour la consolider sur certains points, et il y en aura ensuite encore (mais ça attendra que je sois bien rentré dedans, avec un certain confort). Quand je vois comment ils l'ont posé, comment ils ont bricolé le truc, je me dis restropectivement que j'ai un peu paniqué : j'y connaissais rien en charpente (contrairement à la maçonnerie) donc j'ai voulu faire appel à un "professionnel". En fait j'aurai dû faire appel à un cabinet d'étude qui m'aurait fait les plans et j'aurai réalisé le truc moi même (avec notamment une reprise de charge directement sur le mur de refend comme je leur avait demandé dans le CdC ...). Enfin bon, au moins je sais que les poutres sont de gabari conséquent, c'est déjà ça.
La pose des panneaux de toiture est ... heu je trouve pas de qualificatif. Irréfléchie ? bâclée ? fait sans les outils adéquats ? sans respecter les consignes fabricant (euromac2), que j'avais pris soin de leur fournir sous format papier et dvd ? Tout ça en fait. Ils ont évité la disqualification totale avec le fait que les panneaux ont une forme mettant à l'abri de l'eau et qu'ils les ont emboité juste assez bien pour que j'ai aucune rentrée d'eau. Depuis j'ai revu totalement l'étanchéité à l'air avec des bombes de mousse PU et des bandes adhésive à l'intérieur, et à l'extérieur de la mousse PU sur les face nord et sud (manque les pignons E et W). Quand je pense au mal que je me suis donné pour couler les mur de rehausse le plus droit possible (laser à l'appui), que j'ai découpé les blocs euromac2 avec amour pour que les panneaux de toiture viennent se poser parfaitement dessus (sur ce point ils ont tout saccagé en posant les sablières, ça doit être troooop dur de percer/visser des sablière sur du béton pour avoir un alignement direct ) ... Bref j'ai passé deux mois à corriger à l'intérieur (décembre/janvier, sans électricité autre que celle produite par l'onduleur allume cigare de la voiture, je vais pas revenir sur le dossier SICAE ...) le travail qu'ils m'avaient baclé (et encore c'est pas parfait, faudrait que je vire les tuiles pour corriger depuis l'extérieur maintenant en plus). Et c'est loin d'être fini : ils ont pas été fichus de couper les panneaux de toiture pile poil à raz des murs de pignon (le polystyrène il faut croire que c'est trop dur à scier à l'égoine , donc ils doivent revenir pour finaliser cette coupe et ajuster la pose des tuiles. Bon mes pignons ont un ceintrage vers l'intérieur de 5cm en partie haute (sur 4,5m de haut, la faute aux étais euromac2, j'aurai dû mettre un tuteur/bastain en plus), mais de toute façon ils ont foiré intégralement partout (même ne partie basse des pignons) alors que je leur avait donné des consignes claires (et répété pas qu'au chef)
La pose des tuiles : ils ont pas fait le tri entre les tuiles bien formées et celles qui sont déformées. n'importe quel pro sait qu'il y a environ 10% de tuiles qui seront pas utilisable sur un lot. Quand on regarde de loin on voit rien, mais au pieds de la maison ça se voit . Arrive les deux soufflantes qu'on a eu au mois de janvier : un paquet de tuiles en pignon ouest ont dégagé : d'une part il y a pas encore le ravalement donc le vent peut prendre un peu par dessous, et d'autre part ils ont pas fixé (clou ou mieux avec des vis) les tuiles, ni en pignon (sur au moins deux rangées) ni en partie basse de la toiture (sur au moins une rangée). ça devait prendre trop de temps de travailler selon les DTU/consignes fabriquant, qui conditionnent leurs assurances décennale et D.O. .
La pose des planches de rives : du grand art. Vous voyez astérix chez cléopatre ? ben l'architecte peu doué aurait fait mieux pour tracer une ligne droite. Vu de dessous c'est un poème. Il va falloir que je reprenne intégralement tout ça plus tard, correctement. Ah et puis "évidemment" ils ont pas été fichus de respecter les consignes de pose d'euromac2, bricoleux à fond ... Pas question de leur laisser faire les cache moineaux, je vois d'ici le désastre.
La pose des gouttières (ça c'est la cerise sur le gâteau) : infichus de faire une pente comme il se doit, j'ai une accumulation d'eau dans la gouttière nord qui a failli arracher la moitié de la gouttière et les planches de rive.

Voilà l'historique (avec +/- de détails). Cela fait depuis janvier (oui, 8 mois) que je les relance très périodiquement pour qu'ils viennent corriger 1/ l'alignement des panneaux de toiture avec mes pignons 2/ les tuiles qui ont volé et fixer les nouvelles afin de respecter les mise en oeuvre et que cela ne se renouvelle plus 3/corriger la gouttière afin que l'évacuation d'eau de pluie soit correcte et que tout ne s'arrache pas. Après je sais plus combien de promesses, ils m'ont dit mardi "on vient jeudi". Et effectivement ils sont venus (et ont dégagé fissa avant midi, car j'arrivais ...évidemment ils sont pas revenus l'après midi ...). J'ai vu le résultat, discuté avec ceux qui les ont vu travailler. 2 heures (3 au grand max) à 3 pour :

  1. reposer une vingtaine de tuiles en pignon Nord Ouest. Il en manque quelque unes mais apparemment ils étaient pressés de partir (un autre client mécontent qui appelait sur le portable, un bon quart d'heure ...) et n'ont pas pu découper les quelques qui restaient au sol
  2. ne pas en poser en pignon Sud Ouest (alors que là aussi ça a dégagé, ça se voit moins car en face il y a les marais et non la rue, mais moi ça me fait une belle jambe)
  3. remettre en place les planches de rives et la gouttière. Mais encore et toujours avec la même erreur de pente sur la gouttière, donc je sais pertinemment ce qu'il va se passer à la prochaine pluie ... C'est visible à l'oeil nu depuis la rue, c'est dire ...
  4. ne pas avoir découpé les panneaux de toiture au niveau des murs, alors que c'était ce qu'il fallait faire AVANT même de toucher au tuiles manquantes. Je me doute bien que maintenant que les panneaux sont montés, fixés et avec les tuiles dessus que la découpe va être superchiante. Ils sont pros mais ne savent même pas les deux règles de bases du bricolage apparemment (a/ le temps de préparation d'un travail doit être soigné et représente au minimum 60% du temps total. s'il est baclé le travail sera très certainement foireux. b/ le temps nécessaire à corriger un travail foireux est facilement 2 à 3 fois le temps nécessaire à un travail consciencieux mais sans reprise).


La conclusion de tout ça, c'est que cumulé avec l'expérience qu'ont mes proches des "professionnels du bâtiment", il y a au mieux 1% de ces derniers qui en méritent l'appellation. Comme j'aime pas jouer à la loterie, même sur un poste redouté (j'en ai jamais fait, faut pas rater car sinon esthétiquement ça se voit tout de suite et ça déprécie une maison) tel que le ravalement (c'est une isolation par l'extérieur donc il faut maroufler une trame/treilli dans l'enduit) , j'ai décidé de me démerder. Je ne passerai plus par aucune entreprise. Quand je vois un de mes futur voisin autoconstructeur qui a pas mal de retard (il a commencé deux mois après moi et en est à la charpente actuellement, c'est ni hors d'eau ni hors d'air), je me dit que lui au moins il sait qu'il fait les choses comme il le souhaite/du mieux possible, que ça n'est pas du "travail" baclé et encore moins payé les yeux de la tête. Et il a bien raison. Ce n'est pas moi qui viendrait pleurer sur le sors des artisans si ils subissent la crise, ils ont suffisamment abusé du système.

note 1 : comment résumer en quelques lignes l'opinion de tous les maitres d'ouvrage, face aux comportements des "pros"

note 2 : devis estimatif du ravalement fait par la même bande de rigolos, il y a un an : 19k€ (devis qui n'inclu aucune trame/treillis à maroufler, une épaisseur d'enduit trop faible, etc). Comparons avec la méthode "démerde". Si j'achète un échafaudage pro (en version neuf deluxe et tout confort, sans même le revendre après) 2,7k€ + le consommable (les trames, les deux couches d'enduit thermolook, certifié CSTB pour les blocs euromac2) entre 3 et 4k€ + divers goodies achetés ou loués (allez, je suis généreux : 1k€), pour le même montant (19k€) je peux me prendre un peu plus de 4 mois sabbatiques (par rapport au travail à temps plein) pour faire le boulot. Même si on était 4 comme moi (ingé docteur, pas un CAP/BEP hein) à y bosser *en permanence* on disposerai de 1 mois entier pour faire le boulot (20 jours ouvrés, en plus de l'achat du matos !), autant dire qu'il serait fignolé aux petits oignons le ravalement !